Quel est le lien entre le capitalisme chez Marx, la religion chez Max Weber, la division économique du travail chez Adam Smith et sociale chez Durkheim? Quelle conception unifiée des sciences humaines, de l’histoire à la politique en passant par l’économie peut-on dégager aujourd’hui? Cela renvoie à une première question, savoir ce qu’est la société.
La société est l’articulation de diverses appartenances (famille, religion, nation, classe…) et de la distance qui se creuse entre les êtres, quand l’histoire s’accélère. Le lien qui domine cette distance et la constitue, c’est l’économie, comme la religion a été pendant longtemps l’expression principale de l’appartenance, avant que la nation ne s’y substitue pour unifier des groupes plus compacts.
Articuler l’appartenance et la distance ne se fait pas naturellement. C’est la politique qui répond à cette nécessité, entre autres par l’intermédiaire de l’État. Mais sous quelles formes l’État assure-t-il cette fonction? Pour répondre à cette question, l’auteur analyse l’évolution des différents régimes politiques, de l’absolutisme au libéralisme, du socialisme au fascisme, de la démocratie à l’État-providence et au populisme.
Après une étude des principales religions, en écho à ce qu’avait fait Weber, l’ouvrage de Michel Meyer se penche sur le fonctionnement du capitalisme, faisant écho cette fois à Marx. Mais une loi essentielle de l’économie émerge qui sous-tend les autres : la loi des rendements décroissants, dont l’importance a peut-être été sous-estimée, mais qui a été décisive dans la naissance du capitalisme comme dans son évolution.
Michel Meyer offre ainsi une vision nouvelle des différentes sciences humaines, qui intègre ce qu’en ont dit les classiques aussi bien en sociologie qu’en économie, en histoire qu’en politique.
L’Auteur
Michel Meyer est économiste et philosophe. Il est aujourd’hui professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles.