La notion d’oecuménisme dispose de cinq sens qu’il s’agit aujourd’hui de tenir ensemble au sein d’une nouvelle discipline, la métaphysique oecuménique. Le sens géographique du terme, employé par Hérodote, signifie le « monde habité ». Le sens politique, utilisé par Polybe, recouvre celui de « civilisation ». Le sens eschatologique de l’oikouménè, qu’on trouve chez saint Paul, est celui du « Royaume à venir de Dieu sur la terre ». Le sens ecclésiologique des Modernes, de John Mott, Georges Florovsky, Yves Congar et Rowan Williams, vise à dépasser, par le dialogue, l’enseignement, la prière et le témoignage commun, l’universel ecclésial compris de façon strictement confessionnelle. Il existe un 5e sens du mot que cet ouvrage monumental ambitionne de dévoiler, celui de synthèse en tension entre la raison conceptuelle et la croyance religieuse. La métaphysique oecuménique, qui prend au sérieux le caractère rationnel et existentiel de la foi, ne concerne plus dès lors seulement le monde chrétien. Elle s’adresse à toute personne désireuse de trouver une issue par le haut au « conflit des facultés » et aux blessures identitaires. Elle ouvre la voie à une nouvelle histoire de la conscience humaine devenue planétaire, à un grand récit ouvert à toutes les cultures, à toutes les disciplines et à toutes les traditions religieuses. Elle offre en définitive une nouvelle épistémologie spirituelle et trans-disciplinaire, à la fois personnaliste, sophiologique, ternaire et eschatologique.