Sixième extinction du vivant, vastes régions devenues inhabitables, migrations massives… De toutes parts, des effondrements s’annoncent dont l’Anthropocène est devenu le nom. Mais si l’avenir avait déjà commencé? Non seulement par d’évidents signes avant-coureurs, mais aussi parce que les humains, se seraient déjà effondrés. Depuis l’émergence du système capitaliste, en effet, une grande partie de l’humanité est exploitée, expropriée, parfois déracinée. Plus rien ne retient les individus, qui, à présent, s’auto-exploitent. Renaud Hétier propose une analyse des ressorts anthropologiques de la catastrophe en cours et pose les fondements de la résistance. Si une part de nous-même veut jouir à tout prix, y compris au prix de la destruction, une autre part de notre humanité est prête à vivre autrement que dans l’ivresse consumériste. Résister aux effondrements, c’est alors, dès l’enfance, par une éducation profonde, modifier radicalement notre rapport au monde et à la vie. Cela suppose de développer des capacités à sortir de la saturation et du débordement qui nous affectent, afin de « voir » véritablement le monde, la nature dont nous faisons partie, de cultiver la vie qui, en nous, demande malgré tout à être et à transmettre.
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Autour de l’auteur
Renaud Hétier est professeur en sciences de l’éducation à l’UCO (Angers). Il développe une réflexion sur l’enfance aux prises avec l’attention, la présence et les médiations culturelles, et s’intéresse aux conditions de l’éducation en Anthropocène.