On n’a souvent plus guère conscience, en ce début de XXIe siècle, de l’influence fondamentale qu’a pu exercer la bulle Unigenitus sur la société de l’Ancien Régime. Fulminée par le pape Clément XI, en septembre 1713 à la demande de Louis XIV, celle-ci était censée donner le coup de grâce à un jansénisme en déclin. Au-delà de la simple condamnation de l’ouvrage de Pasquier Quesnel, Le Nouveau Testament en Français, avec des réflexions morales…, ses implications, sur le fond comme sur la forme, étaient considérables. Les contemporains, partisans comme adversaires, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ils ont pris fort rapidement la mesure des conséquences de ce texte, qu’il s’agisse de théologie, d’ecclésiologie ou de pensée politique. Un siècle de passions, d’anathèmes et de déchirures s’en suivit. La bulle Unigenitus devint un thème central des débats de la scène française et, au-delà, européenne. En cela, Louis XIV connut un terrible échec posthume.
À l’occasion du 300e anniversaire de cet évènement, un colloque international a été organisé par la Société des amis de Port-Royal. Parallèlement, une exposition intitulée « 1713 : l’affaire Unigenitus » a été organisée par la Bibliothèque Mazarine, avec la collaboration de la Bibliothèque de Port-Royal. Son catalogue est donné ici avec un cahier d’illustrations hors texte.
8 septembre 1713 : Le choc de l’Unigenitus
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