Martin Heidegger : Apports à la philosophie. De l’avenance

Environ neuf ans après la publication d’Être et Temps, entre 1936 et 1938, Heidegger entreprend la rédaction de son second «grand livre», Apports à la philosophie. De l’avenance. Il y travaille environ deux ans, l’achève, puis le range parmi les livres à publier «plus tard». Le moment propice pour la publication ne venant jamais, le philosophe a décidé que ces textes ne devraient paraître qu’àprès sa mort. Le volume a paru en 1989, pour le centenaire du philosophe.
De quoi s’agit-il avec les Apports à la philosophie? De continuer ce qui avait été entrepris avec Être et Temps – mais en prenant un tout autre point de départ. Il n’y a de fait, au premier abord, pas la moindre continuité entre les deux livres. Le premier est encore un traité, alors que le deuxième se construit selon une architecture nouvelle et pour le moins originale : huit parties en tout, composées de six fugues, que précède le préalable d’un regard jeté sur l’ensemble et que suit, en une sorte de coda, le bilan récapitulatif qui clôt le livre.
Dans les Apports à la philosophie, Heidegger ne redit plus ce qu’il estime avoir suffisamment exposé et expliqué avec Être et Temps. Il s’agit désormais de ce que l’ouvrage nomme en toutes lettres l’autre commencement.
Loin d’être une mise en cause de la philosophie, le travail de Heidegger peut ainsi être considéré comme l’effort le plus consciencieux pour entériner ce que cette dernière n’a cessé d’être depuis son commencement grec. C’est en ce sens que peut être apporté à la philosophie ce qui manque encore au plein essor de son premier commencement.

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