Les Muses secrètes, Kabbale, alchimie et littérature à la Renaissance.

Les éditions Droz ont récemment publié les Actes de la Journée François Secret intitulée « Les Muses secrètes. Kabbale, alchimie et littérature à la Renaissance » et organisée à Vérone le 18 octobre 20051. Introduit par Rosanna Gorris Camos, l’ouvrage s’infiltre dans les tréfonds d’un courant peu exposé sur la scène universitaire : l’hermétisme et la Kabbale chrétienne. L’enquête est principalement destinée aux spécialistes de la pensée renaissante ésotérique mais pourrait plus globalement s’adresser à tous les esprits curieux, intrigués par cet angle obscur de la philosophie.

Un hommage éclairant

L’on ne devrait plus présenter François Secret (1911-2003), spécialiste français de l’ésotérisme chrétien qui fut directeur de la section des Sciences Religieuses à l’EPHE, à la suite d’Alexandre Koyré. Ses abondantes recherches, nous dit l’un des auteurs du présent volume, Jean-Pierre Brach, « sont à la Kabbale chrétienne ce qu’ont été celles de Scholem pour la Kabbale juive »2. Marc Fumaroli a par ailleurs souligné son importance pour initier « à un XVIe siècle ignoré ou laissé dans la pénombre par l’histoire littéraire officielle »3. Citons en particulier son « grand œuvre », à prendre au double sens du terme, à la fois littéraire (l’œuvre de toute une vie) et littéral (la pierre philosophale qui apporte l’immortalité) : Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance, publié en 1963 aux éditions Dunod. Ce livre-somme, qui occupe une place de choix dans la bibliographie cabalistique aux côtés des études menées par Gershom Scholem (1897-1982), Charles Mopsik (1656-2003) ou Chaïm Wirszubski (1915-1977), entend retracer les formes de la découverte occidentale et chrétienne des écrits kabbalistiques juifs, comme le Zohar, le Bahir et le Sefer Ietsirah.

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La Kabbale, rappelons-le, signifie littéralement « réception » et désigne un courant de pensée né dans la Provence médiévale mais qui se réclame d’une tradition orale ancestrale. Les « kabbalistes » proposent une méthode d’interprétation originale de la Bible fondée sur le symbolisme chiffré des caractères hébraïques, prenant sa source dans la révélation de Dieu à Moïse. Cette exégèse hiéroglyphique perce en milieu chrétien à partir du XVe siècle et occasionne une véritable entreprise apologétique dont les principaux représentants sont Jean Pic de la Mirandole (1463-1494), Georges de Venise (1466-1540), Jean Reuchlin (1455-1522), Guillaume Postel (1510-1581) et le cardinal Gilles de Viterbe (1469-1532).

Malgré l’aura de François Secret, le territoire ombreux qu’il a investi peut intimider le novice en la matière. Les articles du présent ouvrage servent ainsi de lanterne pour traverser ces épais feuillages et aller à la rencontre de Guillaume Postel (1510-1581) et de ses disciples, notamment l’humaniste Guy Le Fèvre de la Boderie (1541-1598) et le cryptographe Blaise de Vigenère (1523-1596).

Une mise au point historique et critique

L’article de Jean-François Maillard (CNRS-IRHT)4, qui ouvre la série, jette une lumière plus vive sur « la littérature et la Kabbale avant Guillaume Postel et son école ». Poursuivant un objectif avant tout pédagogique, l’auteur s’efforce de décrire l’émergence du courant kabbalistique en France, bien avant son « institution » et son intégration dans les lettres françaises opérées par Guillaume Postel dans la deuxième moitié du XVIe siècle.

Dans son archéologie, l’auteur se concentre tout particulièrement sur le théologien et humaniste Jacques Lefèvre d’Étaples (1450-1537), qui fut l’un des traducteurs de la Bible en français à partir du texte de la Vulgate. Professeur de philosophie néoplatonicienne au collège du cardinal Lemoine, le futur évêque de Meaux accorda une place significative à la Kabbale dans le deuxième livre de son manuscrit non publié, le De magia naturali.

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L’auteur cite également parmi les précurseurs français du courant kabbalistique un disciple de Lefèvre et ami de Charles de Bovelles, Alain de Varennes, futur chanoine de Rodez, dont le De amore dialogus, publié en 1515, révèle l’ascendance de Johannes Reuchlin (1455-1522) et de Paulus Ricius (1480-1541), ou encore du médecin lyonnais Symphorien Champier (1471-1539), qui tente de vulgariser la Kabbale dans son De triplici disciplina (1509).

Soulignant, en contre-jour, la méfiance des contemporains de Lefèvre devant une pensée encore trop hétérodoxe, Jean-François Maillard ne manque pas de rappeler le rôle de la mère de François Ier, Louise de Savoie (1476-1531), dans la promotion de ce nouveau savoir. En effet, c’est sous la protection de Louise que le franciscain Jean Thenaud (1480-1542) publia un traité sur la Kabbale qui révèle tout l’intérêt de la cour pour ces questions.

On saluera la distance critique avec laquelle l’auteur présente ce genre de travaux, fondés sur des sources limitées et de seconde main. Il faut attendre l’institution des lecteurs royaux pour que les études hébraïques puissent dès 1530 se développer et du même coup permettre l’étude approfondie de la Kabbale.

L’étude de Jean-Marc Mandosio (EPHE)5 poursuit le travail archéologique de Jean-François Maillard en creusant en profondeur le De Magia naturali de Jacques Lefèvre d’Étaples. L’universitaire français, spécialiste de littérature néolatine et traducteur de Chaïm Wirszubski et de Gershom Scholem, met en scène son exploration comme une véritable exhumation.

Et pour cause, le traité de Lefèvre, rédigé entre 1492 et 1496, jugé déviant par rapport au rang de son illustre auteur, a été pour ainsi dire enterré vivant. Il faut attendre le début du XXe siècle pour que des chercheurs localisent sa tombe et consentent à l’ouvrir. Mais cette ouverture, remarque Jean-Marc Mandosio, reste pour le moins partielle. Selon l’universitaire (qui prépare actuellement une édition critique du De Magia naturali à partir des quatre manuscrits disponibles), les études récentes peinent encore à dissiper les zones d’ombre qui planent sur le texte. François Secret, pourtant mis à l’honneur ici, n’est pas épargné par le jugement critique du chercheur : « Le De Magia naturali est le premier ouvrage écrit par un Français où la cabale se trouve mentionnée. Ce ne fut certes qu’un faux départ, puisque le traité de Lefèvre ne fut jamais imprimé et ne circula que de façon très limitée, mais le fait n’en est pas moins notable. Il échappa pourtant à la vigilance de François Secret, qui le négligea dans son ouvrage fondamental, Les Kabbalistes chrétiens de la Renaissance, publié en 1964, considérant que la cabale n’avait été introduite en France qu’en 1508, avec François Tissard. »6.

On l’aura compris, la présente étude, qui entend combler une lacune de taille dans l’enquête historique de François Secret, constitue une sorte d’addendum indispensable pour qui veut comprendre l’émergence du courant kabbaliste en France.

L’autre intérêt du travail critique de Jean-Marc Mandosio est conceptuel. Pour lui, les rares chercheurs qui se sont penchés sur le De Magia naturali de Lefèvre d’Étaples ont conclu trop hâtivement à son manque d’originalité. En effet, il est d’usage de souligner l’importance de la dette de l’humaniste français à l’égard de ses homologues italiens, Jean Pic de la Mirandole (1463-1494) et Marsile Ficin (1433-1499), qu’il avait personnellement rencontrés à Florence durant l’hiver 1491-1492. La principale ambition de l’article est de corriger ce défaut d’appréciation largement répandu en proposant une reconstruction du concept de « magie naturelle » : « Le De Magia naturali s’ouvre sur une définition de la magie naturelle, rituellement citée dans les études consacrées à cet ouvrage, mais qui n’a pas été analysée jusqu’à présent de manière vraiment approfondie. »7. Il ne suffit pas de rappeler l’opposition classique entre magie naturelle, « licite et non prohibée »8, et magie impie, ni de souligner que la magie naturelle est la mise en pratique de la science naturelle. Encore faut-il préciser sa vocation profonde (faire connaître les vertus actives des agents naturels) et la rattacher avant tout à la tradition scolastique, notamment à Guillaume d’Auvergne (1190-1249) et à Albert le Grand (1200-1280).

On appréciera tout particulièrement l’effort du chercheur pour cerner la spécificité de l’approche de l’auteur du De Magia naturali : « Lefèvre n’est ni médecin ni magicien. Le côté scientifique ou expérimental de la magie ne l’intéresse pas au premier chef ; son objectif principal est de réexhumer, en philologue ou en antiquaire, le système allégorique des anciens mages. D’où le peu d’attention qu’il accorde à la dimension pratique, qui constitue pourtant selon sa propre définition, la finalité même de l’activité magique. »9. D’une certaine manière, par un effet de mise en abyme, on pourrait dire que Jean-Marc Mandosio adopte vis-à-vis du traité de Lefèvre la même posture que ce dernier adopte vis-à-vis de la Prisca Theologia, la théologie des anciens mages (Orphée et Hermès Trismégiste, au premier chef). Il ne s’agit pas seulement d’exhumer l’œuvre mais d’en extraire le cœur, comme pour les funérailles des rois.

Dans ce sillage, l’universitaire révèle que l’évêque de Meaux fut le premier à avoir interprété deux fables mythologiques notoires, le vol des pommes d’or des Hespérides et le combat avec l’hydre de Lerne, comme des allégories alchimiques. Le lecteur curieux pourra ainsi déchiffrer ces mythes exposés dans les deux chapitres du De Magia naturali consacrés à l’alchimie (III, 6 ; IV, 18). Notons que c’est la première fois que ces passages, présentés comme inédits, sont étudiés aussi précisément sous la plume d’un universitaire.

Jean-Marc Mandosio pousse très loin l’entreprise de spécification et l’étend à l’échelle du corpus de Lefèvre d’Étaples. À bien le lire, le De Magia naturali contredit ouvertement la règle énoncée par l’humaniste dans son commentaire aux œuvres physiques d’Aristote (1492) qui impose de traiter physiquement des choses physiques et métaphysiquement des choses divines. Or, souligne à juste titre Jean-Marc Mandosio, le livre II du De Magia naturali, rédigé deux ans plus tard, traite métaphysiquement des choses physiques. En effet, dans une veine ficinienne, Lefèvre d’Étaples fait dépendre les vicissitudes du monde sublunaire de l’influence d’entités supracélestes.

Une figure centrale : Guillaume Postel

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[Portrait de Postel inséré dans Les vrais portraits et vies des hommes illustres grecz, latins et payens, 1584]

La deuxième partie de l’ouvrage introduit sur le devant de la scène la figure de Guillaume Postel (1510-1581) qui est à François Secret, si l’on peut dire, ce que Charles de Bovelles est à Pierre Magnard : un point focal. Citons pour rappel la monographie publiée en 1966, aux éditions De Graaf : Guillaume Postel (1510-1581) et son interprétation du candélabre de Moyse en hébreu, latin, italien et Français ou encore Guillaume Postel : Apologies et Rétractions, qui regroupe les textes rédigés après l’épisode vénitien et la rencontre décisive de la Mère Jeanne (ou « Zuana », la « nouvelle Éve ») ; François Secret a aussi publié, avec la traduction du Sefer ha-Bahir, six textes de la dernière partie de la vie de Postel, alors interné au cloître de Saint-Martin-des-Champs de 1562 à 158110.

Comme le Discours de La Boétie qui devait figurer au milieu des Essais de Montaigne, le portrait de Guillaume de Postel, tel un médaillon ou une couronne funéraire, s’esquisse au centre du présent volume.

Jean-Pierre Brach (EPHE)11, comme Jean-Marc Mandosio précédemment, entend fournir une sorte d’addendum au travail de fond mené par François Secret.

Le traducteur du De admirandis numerorum platonicorum secretis12 s’intéresse ici au thème de la mesure universelle, le troisième pilier du système postelien – les deux autres étant les doctrines de la « mens Messiae » et de la « revolutio animarum ». La mesure universelle est identifiée à la connaissance dérivant de la sagesse trinitaire, le Christ étant à la fois le point de convergences des tensions de l’univers et le point d’intersection des intellects agent et patient. Il faut saluer ici le le soin avec lequel le chercheur tente de nouer ensemble Kabbale – traditionnellement liée aux doctrines néoplatoniciennes – et noétique aristotélicienne : l’exercice de la faculté cognitive individuelle est l’empreinte de l’opération du Christ qui, uni à sa créature, mesure souverainement toutes choses en elle par l’activité même de cet intellect. En ce sens, l’homme, qui saisit intellectuellement les éléments de l’univers, des plus infimes aux plus infinis, est bien la mesure de toutes choses. L’auteur évoque ainsi les correspondances numériques par lesquelles s’expriment les réalités cosmiques. L’exposé, rapide mais dense, livre en creux une donnée capitale : chaque nombre constitue pour Postel une espèce d’autorévélation de Dieu à sa création.

Toutefois, il nous faut bien l’admettre, les contours de la « sextessence » ou « sextatum corpus », autre nom du cube, dont les six faces illustrent les six directions de la nature divine, demeurent quelque peu difficiles à cerner. Le lecteur « néophyte » pourrait rester perplexe au premier abord. Des schémas explicatifs et un lexique, en fin de volume, auraient été bienvenus pour finir d’éclairer, tel un candélabre, ces couloirs sinueux.

L’école postélienne

Le bel article de Rosanna Gorris Camos13, de l’Université de Vérone, analyse les notes marginales de Guy Le Fèvre de la Boderie, traducteur entre autres du Commentaire au Banquet de Marsile Ficin14 et de l’Harmonie du Monde de Georges de Venise15, au Zohar et au Tiqqune ha Zohar, dans les éditions de Mantoue de 1558 et 1559, conservés à la Bibliothèque Mazarine de Paris.

Paradoxalement, d’un point de vue structurel, les marges ici étudiées évoquent les thèmes centraux de la dernière partie de l’Encyclie des secrets de l’Éternité, dont une présentation sommaire, là encore, n’aurait pas été ornementale. Dans cette section, Le Fèvre de la Boderie affirme avoir semé les secrets des Hébreux, comme ailleurs dans ses ouvrages poétiques de 1578 : les Hymnes Ecclésiastiques, la Galliade, les Diverses Meslanges Poetiques.

Parmi les passages annotés par le poète, Rosanna Gorris Camos s’arrête longuement sur un extrait consacré à la tourterelle (« vox turturis dies quintus. Audita est dies sextus », Zohar, I. 1) dont le chant est écouté le sixième jour de la création, symbole de la divinité, de la Shekinah, terme hébreu désignant la présence divine parmi le peuple d’Israël. La tourterelle reprend son chand « au nid de cœurs », dans ce petit monde qu’est l’âme humaine, « qui enclot les Cieux et des Cieux est enclose »16.

Didier Kahn (CNRS)17 analyse une question souvent envisagée par François Secret et plus généralement par les spécialistes de la Kabbale chrétienne, celle de la palingénésie. On le sait, le concept est d’abord employé par les philosophes stoïciens pour désigner la reconstitution du monde après sa destruction par le Feu, ou apocatastase. Dans son sens alchimique, le terme évoque la régénération des plantes à partir de leurs cendres. Didier Kahn, auteur d’une importante monographie, Alchimie et paracelsisme en France (1567-1625)18, remarque à juste titre que, contrairement aux expériences de transmutation des métaux, il ne s’agissait pas ici de flatter l’appétit humain pour l’or mais de révéler des merveilles ignorées de la nature. La visée du chercheur est avant tout synthétique : « Il restait néanmoins à reprendre tous les résultats de ces nombreuses recherches et à les ordonner de façon cohérente. »19.

L’article ne se réduit toutefois pas à un simple compendium. Il s’efforce de creuser le motif de la palingénésie tant sur son amont (enquête sur son origine) que sur son aval (enquête sur son étonnante postérité qui s’étire jusqu’au XXe siècle, avec l’auteur de romans fantastiques H. P. Lovecraft, notamment dans The Case of Charles Dexter Ward, 1927).

Un point nous paraît particulièrement relevant. La source alchimique du concept se trouve dans un traité faussement attribué à Paracelse (1493-1541), le De Natura rerum (1573) puis est réactivée par un paracelsien français, le poète et physicien Joseph Du Chesne (1544-1609), dans la deuxième édition de son poème encyclopédique, Le Grand Miroir du Monde, et dans son traité sur la Vérité de la Médecine hermétique20, probablement médité par le poète baroque Agrippa d’Aubigné (1552-1630), le botaniste et fondateur du Jardin des plantes de Paris, Guy de La Brosse (1586-1641), et le fameux bibliothécaire de Richelieu, Jacques Gaffarel (1601-1681).

La résurgence ici décrite, celle d’une plante d’orties, correspond en fait au phénomène physique de cristallisation, érigé en preuve expérimentale de la résurrection des corps. Déjà, dans le De Natura rerum du pseudo-Paracelse, souligne à raison Didier Kahn, l’allusion implicite à la parabole du grain qui doit mourir renvoyait directement le lecteur à la parabole de la Première épître aux Corinthiens.

Aux bestiaires fabuleux du Moyen Âge, qui introduisaient le phénix comme symbole de la renaissance perpétuelle à partir des cendres, force est de constater, à la lecture de cet article, que les poètes, physiciens et kabbalistes de l’époque baroque ont voulu superposer un herbier fantastique, où les graines font mieux que l’oiseau de feu, et renseignent plus concrètement sur l’incorruptibilité des corps.

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[Copie anonyme du XVIIIe siècle, d’après un original perdu de Quentin Metsys, Paris, Musée du Louvre]

En conclusion, le présent volume nous semble remplir au moins trois fonctions : la première : célébrer la mémoire et le projet historiographique de François Secret, « grand Maître et savant qui a joué un rôle important en tant que pionnier et chercheur extraordinaire dans l’un des domaines du savoir renaissant les plus rares et les plus secrets » (Rosanna Gorris Camos) ; la deuxième : poursuivre son œuvre et en combler les éventuelles lacunes ; la troisième enfin : initier, tel un manuel ou un petit précis d’hermétisme, les esprits curieux qui s’aventurent dans cette « selva oscura » encore peu parcourue.

Cette dernière perspective, jamais clairement affirmée dans l’introduction, paraît difficile à tenir. Le volume s’adresse en premier lieu aux spécialistes de la Kabbale chrétienne et ne resserre donc pas suffisamment l’appareil critique qu’un lecteur novice peut se trouver en droit d’exiger. Un peu comme le Paracelse sortant de son cadre sur le tableau anonyme inséré ci-dessus, ce volume, débordant d’érudition et servi par le style perlé de chacun des intervenants, échappe en fin de compte au quadrillage méthodologique requis. Les trois Muses évoquées en titre – Kabbale, Alchimie et Littérature – semblent encore hésiter à livrer tous leurs secrets. Les recherches personnelles des auteurs, actuellement en cours, promettent en tout cas de les faire parler…

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  1. Les Muses secrètes, Kabbale, alchimie et littérature à la Renaissance. Hommage à François Secret. Actes réunis et édités par Rosanna Gorris Camos, Cahiers d’Humanisme et Renaissance, vol. 115, Droz, 2013.
  2. Jean-Pierre Brach, « Kabbale chrétienne. Occident moderne », dans Dictionnaire critique de l’ésotérisme, publié sous la direction de Jean Servier, Paris, PUF, 1998, p. 705
  3. Ouverture, dans « Blaise de Vigenère, poète et mythographe au temps de Henri III », Cahiers V. L. Saulnier, 11, 1994, p. 7
  4. « Littérature et Kabbale avant Guillaume Postel et son école », pp. 23-35
  5. « Le De Magia naturali de Jacques Lefèvre d’Étaples. Magie, alchimie et cabale. », pp. 37-79
  6. pp. 76-77
  7. p. 39
  8. « Magia naturalis licita est et non prohibita », Conclusiones DCCC [773] : Conclusiones magicae, n°2
  9. p. 63
  10. Postelliana, Nieuwkoop, De Graaf, 1981
  11. « Guillaume Postel et la Sextessence », pp. 81-94
  12. Des admirables secrets des nombres platoniciens. Édition, traduction, introduction et notes par Jean-Pierre Brach, Paris, Vrin, 2002
  13. « Le Séraphin et la Sibylle : signes célestes de L’Encyclie des secrets de l’Éternité au Cantique de la nouvelle estoile, pp. 95-149
  14. Discours de l’honneste amour sur le Banquet de Platon à la sérénissime royne de Navarre, traduit de toscan en françois par Guy Le Fèvre de la Boderie, Paris, J. Macé, 1578
  15. L’Harmonie du Monde, divisé en trois cantiques, œuvre singulier et plein d’admirable érudition, composé premièrement en latin par François Georges, Vénitien, de la famille des Frères Mineurs, et traduit et illustré par Guy Le Fèvre de la Boderie, 1578
  16. p. 104
  17. « La question de la palingénésie, du pseudo-Paracelse à H. P. Lovecraft en passant par Joseph Du Chesne, Agrippa d’Aubigné et quelques autres », pp. 151-173
  18. Genève, Droz, 2007
  19. p. 152
  20. Ad Veritatem Hermeticae Medicinae, éd. 1605
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Hélène Malard enseigne la philosophie au lycée et achève sa thèse de doctorat à l’École Pratique des Hautes Études. Ses recherchent portent sur les résurgences du pélagianisme au Moyen Âge et à la Renaissance. Elle est aussi chargée d’enseignement en philosophie médiévale (Thomas d’Aquin) à l’Institut Catholique de Paris.