Jean Grondin : Comprendre Heidegger

Dans la préface qu’il a esquissée pour ses œuvres complètes, Heidegger a écrit que les cent tomes de cette édition ne proposaient pas des œuvres, seulement des chemins (Wege, nicht Werke). Mais des chemins pour quoi et vers où, au juste? Il l’a dit lui-même : afin que soit enfin posée la question de l’être. Pourquoi est-il si important de tirer cette question de l’oubli ? La conviction de Heidegger est que la conception aujourd’hui dominante de l’être, préparée depuis les Grecs et identifiant l’être à l’étant subsistant qui se prête à une exploitation technique, aboutit à une impasse, puisqu’elle aurait mené notre humanité au désert du nihilisme et pourrait même la conduire à son autodestruction. Tous les espoirs, même politiques, de Heidegger visent donc à préparer une nouvelle intelligence de l’être. Son projet est ainsi immensément métaphysique, et sa tragédie essentielle consiste peut-être à avoir cru qu’il fallait penser contre la métaphysique et à contre-courant des conquêtes de notre civilisation pour que notre salut soit possible.

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